Je n’ai jamais aimé mon corps, encore moins quand j’étais mince. Je me voyais grosse et moche [NDLR : il s’agit de grossophobie intériorisée]. Mon corps était une honte. Alors forcément, ma vie sexuelle a commencé dans le noir (au sens propre) : j’interdisais à mon conjoint de me voir. Petit à petit je me suis habituée à mon homme, mais toujours pas à mon corps.
J’ai vécu avec ce blocage pendant 25 ans, persuadée que le jour où je m’aimerais, ce serait magique.
Et puis j’ai changé de vie intime. J’ai rencontré un homme, j’ai lutté puis fini par céder après 25 ans de fidélité. Cette relation cachée a duré 6 mois. Ce premier amant m’a démolie… Mais il m’a ouvert la voie de l’infidélité (et mon besoin de quitter mon compagnon avec qui je n’ai jamais vraiment été épanouie).
J’ai ensuite rencontré des hommes et des femmes qui m’ont renvoyé une nouvelle image de mon corps : il plaisait. Et ce n’était pas feint : certains le célébraient presque ! J’ai découvert la nudité à 46 ans, j’ai arrêté de me cacher. J’ai donné vie à mon corps dans la sexualité.
Moi qui croyais qu’il suffirait d’aimer mon corps pour lâcher prise au lit, j’ai été déçue. J‘avais beau ne plus avoir aucun tabou sexuel ni aucune gêne à ce qu’on me regarde, je n’arrivais toujours pas à me lâcher complètement.